Le jour où... J'ai eut un goût de caramel sur les lèvres

Retour sur Dimanche

Finalement nous sommes rentrés sans qu'il ne se passe quoi que ce soit entre nous. J'ai réussi à repousser doucement sa main. Prise entre deux mouvances, la raison l'a emportée. Nous sommes restés un long moment à nous regarder. J'avais peur que mon geste brise quelque chose entre nous.


Il était immobile devant moi à me fixer de ses yeux noisettes. Ses yeux... Ils m'obsèdent depuis. Je ne parviens pas à oublier ce regard, sa main sur ma joue. Parfois j'ai l'impression de sentir son parfum boisé.


De retour chez nous, Loan m'a déposé à la maison. Je suis restée devant la porte pendant plusieurs minutes n'osant pas la pousser. Je m'imaginais Arnaud me hurlant dessus. Il aurait eut raison. J'avait été irresponsable. Même s'il ne s'était rien passé avec Loan, je n'en restais pas moins chamboulée.


Arnaud m'attendait de pied ferme. Pas si ferme que ça finalement, pas autant que je l'aurais cru.

- Alors ? C'était bien ?


- Oui... Désolée de ne rentrer que maintenant. J'ai essayé de t'appeler, je t'assure, mais il n'y avait aucun réseau...!
- Je m'en doute. J'ai confiance en toi. Bon j'avoue qu'avec Gwen on s'est pas mal inquiété tout de même.


- Tu as l'air assez serein pourtant.
- Le fait d'avoir dû rassurer Gwen toute la soirée d'hier m'a demandé un certain self-control et je pense avoir réussi à me convaincre moi-même que vous alliez bien et qu'il ne se passait rien entre vous.


"Il ne se passait rien entre vous". Je n'osais pas le regarder dans les yeux. Je ne savais pas comment agir. Devais-je lui dire que ça avait faillit ? Devais-je lui parler de mon rapprochement avec Loan ? De sa main sur ma joue ? De nos regards ? 


- Tu as l'air épuisé ma chérie. Tu devrais aller t'allonger un peu. 

Il me déposa un doux baiser sur la joue et je me dirigeais machinalement vers la chambre. Je me sentais lessivée. Je ne savais pas comment allait se passer les jours suivants et j'appréhendais de revoir Loan. Mais heureusement ça ne se présenta pas avant ce jour.


Mercredi 

Après 3 jours sans nouvelle de Loan ni même de Gwen, je m'étais faite une raison où l'on n'allait surement plus les revoir. Mais dans l'après-midi j'ai reçu un message de Loan me demandant si l'on pouvait se voir, qu'il fallait que l'on parle.


J'étais d'accord sur le principe. On devait mettre les choses au clair. On ne pouvait pas continuer ainsi. J'ai donc répondu par l'affirmative même si au fond de moi, une infime partie restait sur la défensive, se demandant si ce rendez-vous était raisonnable.

Nous nous retrouvâmes aux falaises. Je ne connaissais pas l'endroit. Je me suis perdue. Lorsque je suis arivée sur les lieux, Loan était déjà là à m'attendre. En le voyant mon coeur ne fit qu'un bond. Je ressentais une nouvelle fois cette angoisse dans mon ventre, ce trouble qui me donnait chaud. Il était de dos. J'aurais pu partir sans qu'il ne me voit.


Je m'approchais tout de même. Mes jambes flageolaient. Je tirais sur ma jupe. Pourquoi ne m'étais-je pas changée ?! Il se tourna vers moi. Son regard me sembla s'illuminer. Je tremblais de tout mon corps à présent. Il se leva. Je m'assis.

- Cam' tu es tellement...

Ne me regarde pas Loan. Pas comme ça...


- Tu... Tu voulais me parler non ?
- Oui.
- ...
- ...
- ... Et bien je t'écoute...


- Je ne sais pas Cam'.
- Qu'est-ce que tu ne sais pas ?
- Je ne sais pas ce qui nous arrive.


- Il ne nous arrive rien Loan. Rien du tout.
- Pourtant...
- Loan arrêtes. Ce qu'il s'est passé pendant le week-end était... Un moment d'égarement. Le feu, le froid, l'isolement, le cadre ! Tout a contribué à nous chambouler l'esprit.


- Non c'est faux !
- Loan...
- Tu dis ça parce que tu cherches des excuses ! Mais je sais que c'est faux. Je sais ce que j'ai ressenti auprès de toi. Je sais ce que j'ai vu dans tes yeux Cam'...


Loan posa sa main sur la mienne. Elle était toujours aussi douce et chaude. J'aurais voulu la retirer mais je n'avais plus de volonté. Je me retrouvais une fois de plus sous son emprise.


- Cam'... On ne peut pas nier notre attirance.


J'avais effectivement énormément de mal à nier l'évidence. Il y avait toujours cette attraction entre nous. On ne pouvait s'empêcher de se toucher, de se rapprocher. J'aimais être auprès de lui. Je me sentais libre. Mais je ne l'étais pas. Il y avait Arnaud. Et je l'aimais.

- Je ne peux pas Loan...


Je me levais prête à partir. Ce rendez-vous n'avait servi à rien. Je n'étais pas sûre que Loan m'ait entendu, qu'il est compris que rien n'était possible entre nous et que trop de personne pouvaient souffrir à cause d'une histoire sans lendemain. J'allais partir pour de bon.


- Cam' attends !

Je me stoppais net. Le ton de sa voix était ferme. Mes jambes ne bougeaient plus, raides, elles s'enfoncaient dans le sol. Mon coeur manquait de sortir de ma poitrine et mon souffle se faisait court. C'était sans issue. Il fallait que je parte. Il fallait que je reprenne le dessus. Il allait être en colère, peut-être...


Loan m'atrappa la main et passa face à moi. Je ne pouvais plus m'échapper. J'étais sa proie. Il passa sa main gauche sur mes reins, l'autre dans mon cou. Il approcha son visage du mien. Je sentais son haleine chaude contre mon visage. Mon estomac faisait des noeuds. Mon coeur battait de plus en plus fort. Il vint plaquer ses lèvres contre les miennes. Je gardais mes mains en suspend pendant quelques secondes, incapable de réagir.


Il chercha un passage avec sa langue. Elle venait me chatouiller les lèvres. J'ouvris doucement la bouche, l'autorisant à rendre son baiser plus langoureux. Sa langue vint caresser la mienne doucement, par à-coup. Il resserra son emprise autour de moi, me rapprochant un peu plus contre lui.


Je finis par me détendre. L'enlaçant à mon tour. Me collant contre lui. Je voulais me fondre en lui, que l'on ne fasse plus qu'un. Je serrais son tee-shirt dans mon poing. J'avais chaud. Mon esprit ne réagissait plus, seuls nos corps se désiraient. Ma langue se faisait plus capricieuse à réclamer le contact de la sienne. Il me mordait les lèvres. Je me surprise à gémir de plaisir.


Lorsque vint le moment de se séparer, ne pouvant plus respirer. Il aggripa ma lèvre inférieure entre ses dents et dans une derrière succion la relacha délicatement me laissant un goût de caramel sur les lèvres. Je restais un instant les yeux clos, savourant cette étreinte, ressentant une dernière fois la force de ses lèvres contre ma bouche, la pression de ses bras autour de moi.


- Tu ne pourras plus me dire que tu ne ressens rien Cam'...

Je ne lui ai plus jamais dit.




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