Le jour où... je suis partie en rando

Samedi matin

Je me suis levée tôt ce matin. Je n'avais pas oublié la randonnée avec Loan. Ca me faisait tout bizarre de partir seule avec lui. On se connaissait depuis longtemps maintenant mais jamais nous n'avions été seuls. 


Je finissais tout juste de m'habiller quand Loan se mit à frapper à la porte. Il fallait lui reconnaitre un truc : la ponctualité.


Nous voilà donc partis pour une journée à marcher, à grimper, à tomber même, entourés de verdure. J'adorais la campagne. Loan savait où nous emmener. On lui avait parlé d'un endroit sympa avec une forêt. J'étais à la fois exitée de sortir de mon train-train habituel et en même temps j'appréhendais cette journée.

- Alors prête à affronter la nature ? A gravir des montagnes ? Sauter des torrents déchainés ?
- Non mais t'es complètement barré...
- Quoi ?! Avec moi c'est l'aventure!


- Ben voyons... Tu te la racontes pas du tout...
- Jamais ! Mais je ne suis pas sûr que tu sois à la hauteur...
- Ne vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué! Tu pourrais être surpris


- Je n'attends que ça...

Ce regard. J'aurais du savoir. J'aurais du faire demi-tour, me fouler la cheville, courir loin très loin jusqu'à en perdre haleine. Mais je suis restée. Je suis restée là, à le regarder. A plonger mon regard dans le sien. Et nous sommes partis.


Souvent il me distançait et devait s'arrêter pour m'attendre mais pas une seule fois il n'a râlé. Il m'attendait tranquillement profitant de la quiétude du lieu.


On a fini par arriver devant une sorte de grotte, ou l'entrée d'un passage. Ca avait l'air assez mystérieux et bien sûr Loan a tout de suite voulu qu'on aille voir l'intérieur.

- Qu'est-ce t'en dis? On y va ?!
- Je... Je suis pas sûre...
- Allez! Il ne peut rien nous arriver sinon ça serait déjà condamné!


- Pas obligé! Si les gens qui l'ont emprunté sont tombés, ils n'ont pas pu alerter les gardes forestiers!
- S'ils étaient portés disparus, leur famille aurait donné l'alerte...
- Oui... Possible... Mais ! Il peut y avoir des risques et on n'est pas équipé!
- Tu as fini de faire ta chochotte ?! Moi j'y vais.


- Tu vas pas me laisser en plan !
- Alors viens
- D'accord...
- Je passe en premier. Tu restes bien près de moi, accroche toi à mon sweat si tu veux, mais ne me lâche pas.


Je ne l'ai pas lâché tout du long. Dès que j'avais besoin d'une main pour me tenir au mur, je l'aggripais avec l'autre. Le sol était glissant mais il restait prévenant et me guidait à chaque pas pour me dire où poser le pied. Je le suivais aveuglément.

Arrivés de l'autre côté, j'étais soulagée et appréciais d'autant plus le paysage.

- Alors? C'était pas une bonne idée?! Regardes moi cet endroit ?!!
- Risquée mais bonne, effectivement...
- Et puis là au moins on est tranquille


- J'avoue que c'est pas les gens qui vont nous importuner. Ormis les oiseaux et les papillons, y a pas un chat...
- Regarde la cascade derrière toi !


- C'est splendide...
- Ouais...

On restait sans voix devant cette magnificience de la nature. Un arc-en-ciel, de l'eau cristalline, le doux chant des oiseaux, juste la nature et nous.


- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je m'allonge. On a fait des bornes et j'ai envie de profiter un peu
- Tu as raison. Il fait tellement beau en plus


On était là. Petites choses insignifiantes. Je me laissais porter par la tranquilité du lieu. J'aurais pu rester des heures et des heures ainsi. Loan semblait paisible aussi, sa respiration se mêlant au reste pour me bercer. Je m'assoupissais.


Je m'étais même sacrément endormie. Pendant plusieurs heures je pense. En me réveillant Loan avait changé de place et me regardait.

- Hum... Qu'est-ce que tu fais ? Tu as changé de place?
- Je suis allé visiter les environs pendant que tu ronflais
- J'ai ronflé ?!
- Ahah! Mais non... Tu es adorable quand tu dors...


Son regard noisette soutenait le mien. Le soleil déclinait dangereusement. Il nous faudrait rentrer et pourtant aucun de nous deux ne bougeait.

- Qu'est-ce qu'il y a ?...
- Rien... Je suis bien là


Je décidais tout de même à me lever. Il me devança et me pris la main. Une fois debout, il pris mes deux mains dans les siennes. Elles étaient à la fois douces et chaudes. Je restais interdite, face à lui, ne sachant quoi faire.

- Il... Il faudrait qu'on rentre non ?
- Je leur ai envoyé un message comme quoi on ne rentrerait que demain.
- Demain ?! Mais... Mais ils n'ont rien dit ?
- Je ne sais même pas si le message s'est envoyé.
- Tu plaisantes! Ils vont être fous d'inquiétude ! Non Loan, c'est de la folie.



Je ne savais pas si je parlais du fait de rentrer demain matin, de dormir à la belle étoile ou alors de cette tension qui commençait à se former autour de nous. Ses mains serraient les miennes un peu plus comme s'il avait peur que je m'enfuie.

Je suis restée... 




















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