Le jour où... j'ai eut froid

Dimanche très tôt le matin

Loan a allumé un feu auprès duquel nous nous sommes réchauffés. Il y avait des bancs tout autour creusés directement dans le bois. L'endroit ne devait pas être aussi inconnu que ça et je me demande même à présent si Loan ne le connaissait pas.

J'essayais tant bien que mal de joindre Arnaud mais il n'y avait pas la moindre barre de réseau. J'avais une boule à l'estomac à chaque fois que je me voyais devoir passer la nuit avec Loan. Mais pas seulement...


Depuis qu'il m'avait pris les mains et annoncé qu'on passerait la nuit ici, Loan ne m'avait plus touché ni prononcé une seule parole. Je n'osais pas briser ce silence. Il restait néanmoins très prévenant et ajoutait des bûches au besoin pour que le feu ne meurt pas.


Ce silence dura... une éternité. Je n'en pouvais plus. J'avais faim, j'étais stressée. Bref j'étais à fleur de peau. On resta ainsi, assis l'un à côté de l'autre à regarder le bois brûler.


- Dis moi... Hum... Tu n'aurais pas quelque chose à grignoter sur toi ? Je crève de faim...
- Hein ?! Ah mais si ! Quel idiot ! C'est vrai qu'on n'a pas mangé de toute la journée.


Et je me fis griller mes chamallow toujours sous le regard inquisiteur de Loan. Ce regard, ce sourire. Je n'en pouvais plus de cette tension. Elle s'insinuait en moi, dans chaque recoin, mon esprit s'embrumait de plus en plus à ne plus parvenir à réfléchir. La chaleur du feu était en moi tellement j'avais l'impression de bouillir intérieurement.


- Pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai un bout de chamallow coincé dans les dents ?
- Non... Je ne sais pas pourquoi je te regarde. Surement parce que tu es en face de moi
- Avec ce regard ?
- Qu'est-ce-qu'il a mon regard ? Je regarde tout le monde comme ça !


- Ah oui vraiment ?
- Bien sûr. Pourquoi ? Mon regard te mets mal à l'aise ?
- Hein ?... Non... Non, non, pas du tout.


Je me rassis. Le feu faiblissait et nous n'avions quasiment plus de bûches à disposition. Le froid repris vite le dessus. Je me mis à frissonner.

- Tu as froid ?
- Faut dire que je n'avais pas vraiment prévu de passer la nuit à la belle étoile...
- Oui c'est vrai que tu n'es pas vraiment couverte. Viens.

Il s'approcha de moi en se glissant le long du banc. Je me raidis d'un coup.


- Je ne vais pas te manger Cam'. Je veux juste te réchauffer.

Il s'approcha alors un peu plus faisant passer son bras derrière moi et déposant sa main sur mon épaule. Je me sentais frémir. Non plus à cause du froid à présent. C'était autre chose, quelque chose qui provenait du fin fond de mon être. Je ne savais pas si je devais le repousser ou accepter son geste.


- Alors tu vois, je ne t'ai pas sauté dessus.
- Oui, ça va... Tu n'es pas aussi sauvage que je le croyais.


J'étais complètement décontenancée. J'étais dans les bras d'un autre, d'un ami de surcroit et j'aimais ça. Je me sentais bien à son contact. Mon corps recommença à s'enflammer. Je me lovais dans le creu de son torse. J'avais chaud à présent.

- Hey! Faudrait pas trop s'y habituer !
- Mais tu es fou !


- Ahah! Tu les aimes bien mes bras hein ?!
- Pas du tout ! Arrêtes ! Ahahah! Arrêtes, je crains les chatouilles !


- C'est quoi le mot magique ?
- Hein ?
- Le mot magique pour que j'arrête...
- S'il te plait... S'il te plait, arrêtes !


- D'accord j'arrête. Tu vois, il suffit de demander.

L'adrénaline redescendant je me sentais lessivée. Il était là avec ce même regard, toujours collé à moi. Mon coeur commença à battre la chamade. Je sentais son souffle chaud carresser mon visage. Nos corps étaient si proches... C'était si...


Je m'écartais de lui et me levais précipitemment. Il me rejoint. Il ne fallait pas qu'il me touche, il ne fallait pas qu'il s'approche. Il se posta devant moi. Je fermais les yeux en priant pour qu'il ne me touche pas... Ou qu'il me touche. Je ne savais plus. Tout se contredisait en moi. J'étais à sa merci.


- Cam', je t'en pris ne me repousse pas...

Je sentis sa main se poser délicatement sur ma joue. Elle semblait aussi légère qu'un papillon. Ce contact me mis le feu aux joues. Il ne fallait pas, il ne fallait pas.


Cette attirance... Je mis ma main sur son bras ne sachant si j'allais le repousser ou l'attirer encore plus près de moi.



2 commentaires:

  1. Elle joue un jeu dangereux Cam' ! :/

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  2. Là je trouve que c'est lui qui abuse! Elle montre des signes de réticence la demoiselle! Pas tres gentleman :/

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